Le texte
 
 
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Sei Shônagon, du clan Kiyowara, appartenait à la cour de l’empereur Ichijo, et servait l’impératrice Sadako, dans le Japon du début du XIe siècle. Nous ne connaissons presque rien de sa vie, ni même son véritable nom, shônagon désignant une fonction proche de « troisième sous-secrétaire d’État », et sei étant un caractère exprimant l’idée de pureté. On a parfois avancé le nom de Kiyowara Nagiko, mais cela reste sans véritable fondement. Il semble qu’elle soit née vers 965 et qu’elle ait séjourné à la cour des années 990 à 1013.
Nous ne la connaissons qu’à travers son œuvre, le Makura-no-sôshi (Notes de chevet), qui avec le Genji monogatari d'une autre femme, Murasaki Shikibu, est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de l’âge d’or de la littérature japonaise.

Avec le Makura-no-sôshi, Sei Shônagon inaugure un genre nouveau, celui des zuihitsu (écrits au fil du pinceau). Ce n’est pas un journal intime organisé de manière chronologique (nikki) mais une suite de quelque trois cents notes décousues, émergées au gré des associations de leur auteur, un mélange d’anecdotes, de pensées, d’images et de réflexions qu’elle enfermait dans le cylindre de bois creux (makura) qui servait d’oreiller à l’époque, soutenant la nuque et permettant de conserver l'agencement des coiffures.

Les sujets les plus divers se succèdent immédiatement, certains passages se répètent, d’autres se contredisent. Elle énumère des listes de choses qui éveillent tel ou tel sentiment, sous forme de séries, mais aussi les phénomènes météorologiques, les époques de l’année, les lieux et les paysages connus, les arbres, les plantes, les poésies, les oiseaux, les divinités… On rencontre également dans le recueil des descriptions, des portraits et des tableaux de scènes choisies qui s’animent au gré du pinceau. Souvent ses écrits éveillent les sens, tantôt elle sollicite l’ouïe, l’odorat, la vue, le toucher.

Les Notes de chevet furent souvent transcrites, avant d’êtres imprimées pour la première fois au XVIIe siècle, soit plus de six cents ans après leur apparition. Il en existe donc d’innombrables variantes, versions et éditions. La langue employée est très différente de celle de l’actuel japonais, mais elle garde en commun le fait de laisser à imaginer beaucoup plus qu’elle n’exprime. Outre le fait que Sei Shônagon pouvait laisser bien des choses sous-entendues, parce que ses contemporains les connaissaient et les identifiaient, la traduction du japonais en français empêche dans bien des cas de cerner fidèlement la pensée de l’auteur. Reste néanmoins perceptible l’esprit singulier, émouvant et vif de Sei Shônagon, planant au-dessus de la lecture des Notes de chevet.

 

 

 

 

 

 

 
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